Guignol est une marionnette à gaine ; la plus chère à nos cœurs ! Mais saviez-vous qu’il existe beaucoup d’autres sortes de figurines, articulées ou non, manipulées par une ou plusieurs personnes ? Découvrons ensemble, dans cet article, les différents types de marionnettes.
La marionnette à gaine
La marionnette à gaine se compose d’une tête (faite en bois ou dans un autre matériau) et d’un buste, sous forme de « gant ». Cette gaine enveloppe le bras du marionnettiste, qui contrôle les mouvements de son personnage avec ses doigts. En France, on parle aussi de marionnette de type Guignol, même si l’expression se réfère plus précisément à une sous-famille : la gaine lyonnaise. On distingue en effet d’autres types de gaines, correspondant à différentes façons de positionner ses doigts : gaine italienne, chinoise, russe, basque… Découvrez-les en détail dans notre article sur les différentes formes de marionnettes à gaine.
Les marionnettes à gaine sont traditionnellement manipulées derrière un castelet, fixe ou mobile. Ce décor, qui permet d’occulter la présence des artistes, constitue également le cadre de l’espace scénique. Le rideau fenêtré (proscenium) surplombe les marionnettistes.
Aujourd’hui, d’autres techniques de jeu coexistent. Des manipulations à vue reposent ainsi sur le dialogue entre la marionnette et son manipulateur. Dans le cas de la technique du corps-castelet, le manipulateur est visible et la marionnette habite le corps de l’humain comme s’il s’agissait d’un décor animé. Parfois, le corps de l’artiste devient même la marionnette… de sa marionnette !
Sur le continent européen, les marionnettes les plus connues sont les suivantes : Guignol (France), Pulcinella [Polichinelle] (Italie), Dom Roberto (Portugal), Punch (Royaume-Uni), Hans Wurst [Jean-Saucisse] et Kasperle (Allemagne) ou encore László le Brave (Hongrie).
La marionnette à tringle
La marionnette à tringle se manipule par le haut. L’artiste se place donc en surplomb de la figure qu’il manipule, et non dessous. Il s’installe sur un pont, derrière une partie du décor ou éventuellement à vue, à côté de sa marionnette.
Comme son nom l’indique, ce type de marionnette est animé à l’aide d’une tringle. Cette tige en métal fixée au sommet de la tête de la figurine à l’aide d’un crochet. Pour mouvoir également les bras de la poupée, on utilise des tringles secondaires.
Considérée comme l’ancêtre de la marionnette à fils en Europe, la marionnette à tringle est traditionnelle en Belgique (on parle de marionnette liégeoise). On la retrouve aussi en Sicile ainsi que dans le Nord de la France. En Picardie, ces marionnettes sont nommées cabotans. Leur plus célèbre représentant est le personnage de Lafleur. Le théâtre amiénois des cabotans rencontra un vif succès durant le XIXe siècle et au début du XXe siècle. La capitale picarde comptait à l’époque plus de 70 théâtres de marionnettes, dont beaucoup disparurent, hélas, avec la Grande Guerre et l’avènement du cinéma.
La marionnette à fils
La marionnette à fils présente un corps articulé rigide mis en mouvement par des fils fixés sur ses bras ainsi que ses jambes, au niveau des genoux. On l’appelle aussi fantoche, terme issu de l’italien fantoccio. La plus célèbre des marionnettes à fils est certainement Pinocchio, le pantin de bois qui prend vie.
On manipule ce type de marionnette (de même que les marionnettes à tringle) à l’aide d’une plateforme. Ces traverses en bois portent le nom de croix d’attelle. On les nomme aussi contrôle. Le nombre de fils varie en fonction du nombre d’articulations de la marionnette et du degré de réalisme attendu dans l’exécution des mouvements. Certains modèles combinent fils et tringles. Du fait de sa rigidité, la tringle autorise des mouvements plus vigoureux.
La manipulation des fils et des tringles n’est pas évidente. Ces deux types de marionnettes imposent une grande dextérité, en plus de beaucoup d’entraînement.
La marionnette sur table
Un spectacle de marionnettes sur table est joué sur une surface horizontale : une table, un banc, une installation scénographique particulière, ou encore à même le sol. La poupée est manipulée par l’arrière, sur le même plan (manipulation dite « équiplane ») ou à l’aide de contrôles courts : des poignées, des baguettes. Dans certains cas, elle peut aussi être mise en mouvement par prise directe.
Le marionnettiste n’est pas toujours visible. Lorsqu’il l’est, il interagit généralement avec sa marionnette. Lorsqu’il ne l’est pas, on parle de théâtre noir. L’artiste est tout de noir vêtu et masqué, le fond est sombre également et un couloir de lumière assure la mise en avant des marionnettes.
La marionnette portée de grande taille
On peut réunir dans une famille spécifique les marionnettes portées de grande taille. C’est le cas notamment de celles du bunraku, théâtre japonais traditionnel. Chaque marionnette est en principe manipulée par trois personnes. La plus expérimentée s’occupe de la tête et du bras droit. La deuxième gère le bras gauche et la dernière se voit confier les pieds.
Les marionnettes portées sont manipulées à vue ou en théâtre noir. Leurs proportions sont proches de celles de leur(s) porteur(s). Elles sont manipulées par prise directe, par l’arrière ou encore à l’aide de contrôles.
Ayant gagné le monde occidental durant les années 1950, elles se sont surtout développées dans les années 1980. Cette forme de jeu de marionnettes est aujourd’hui l’un des plus répandus.
La marionnette du théâtre d’ombre
Les marionnettes du théâtre d’ombre sont très anciennes. Elles sont de taille très variée, peuvent être articulées ou non. Certaines se manipulent avec des fils tandis que de d’autres sont déplacées à l’aide de baguettes ou encore à pleine main. « Aux côtés de l’interprète et des objets qu’il manipule, cet art fait intervenir les ombres que les corps et les objets intercalés entre une source de lumière et une surface de projection permettent de produire. »
, explique le Portail des Arts de la Marionnette.
Les marionnettes du wayang kuilt, théâtre d’ombre indonésien, sont confectionnées à l’aide d’un cuir finement ciselé et peint. Chaque personnage est fixé sur une tige faite de bois, de bambou ou de corne. Les figurines articulées du Pi ying chinois sont quant à elles conçues à l’aide d’une peau translucide (d’âne, de buffle…) découpée et ajourée sur toute sa surface. La peau est enduite d’huile, laquée puis colorée.
Parmi les figures de cette famille de marionnettes, on compte Karaghiosis, personnage emblématique du théâtre d’ombre grec et turc.
D’autres types de marionnettes
Il existe d’autres types de marionnettes, les familles variant selon les classifications. On peut citer entre autres les marionnettes à tige. Leur tête est plantée sur un bâton et leurs mains sont contrôlées à l’aide de baguettes en fil de fer rigide. Au Vietnam, le Múa rối nước est un théâtre traditionnel de marionnettes sur l’eau. Terminons cette liste non exhaustive en évoquant les pantins, ces figurines articulées en carton ou en bois, dont on peut animer les membres à l’aide d’un fil.
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j’ai possédé enfant une marionette faite avec un morceau bois plat et découpé. Il suffisait de tirer un fil placé entre les jambes pour que bougent les bras et les jambes. COMMENT s’appelait ces marionettes ?
Bonjour Pierre,
Ne feriez-vous pas référence à un type de pantin articulé, dans cet esprit là : https://fr.123rf.com/photo_29797099_arrachage-%C3%A0-la-main-bande-de-pantin.html ?