Les différentes formes de marionnettes à gaine 1


Saviez-vous que les marionnettes à gaine ne se manipulent pas toutes de la même manière ? La forme de la gaine et ses éventuels accessoires conditionnent le positionnement des doigts de l’artiste. Cet article vous présente les principales formes de marionnettes à gaine, associées chacune à une origine géographique.

Définition de la marionnette à gaine

types de marionnettes à gaineAvant de découvrir les différents types de marionnettes à gaine prenons le temps de (re)découvrir leurs spécificités ! Ce type de marionnette se compose d’une tête et d’une gaine, donc, sorte de gant qu’enfile le marionnettiste pour donner vie à son personnage. Le marionnettiste Marcel Temporal nous a laissé une sympathique définition : « Cette seconde race de marionnettes à bras mobiles se sert de ses bras pour prendre, porter et bâtonner, elle est moins dansante que la race des marottes [tête plantée au bout d’un bâton] mais infiniment plus bavarde. Cette citation, de même que tous les dessins et schémas de cet article, sont extraits de l’étude Marottes et marionnette, publiée en 1950 dans la revue La Vie Active (texte en accès libre dans le catalogue numérique de la BnF).

La gaine chinoise

Avec les marionnettes à gaine chinoise, la tête est mise en mouvement par l’index. Le pouce et le majeur animent chacun un bras et les autres doigts sont maintenus repliés. La gaine intègre souvent un petit mécanisme permettant l’articulation des mains du personnage. La bouche et les yeux sont parfois eux aussi mobiles.

Appelée également budaixi, la gaine chinoise est petite et fabriquée à l’aide d’un tissu très raide. L’artisan la fixe sur un cône, permettant ainsi au marionnettiste de faire pivoter sa main à l’intérieur de la gaine. Cela autorise une grande dextérité et se prête à la réalisation d’acrobaties en tout genre, de combats d’arts martiaux…

La gaine lyonnaise

marionnette à gaine lyonnaiseGuignol et toutes les autres marionnettes du théâtre de Guignol font partie des marionnettes dites à gaine lyonnaise. L’index sert à manipuler la tête du personnage tandis qu’un bras est actionné par le pouce et l’autre par les trois doigts restants, « ce qui libère le gant de tous les doigts repliés », indique Marcel Temporal. Néanmoins, il semblerait que certains marionnettistes préfèrent positionner leurs doigts comme dans la gaine chinoise.

La gaine lyonnaise est courte et large. Elle est fabriquée à l’aide de tissus plutôt rigides et les bras sont traditionnellement garnis de cônes de cuir. Quatre pièces composent la marionnette lyonnaise : une bande étroite à l’avant, deux manches cylindriques montées sur cette bande et une pièce trapézoïdale nettement plus ample pour le dos.

marionnette à gaine italienne

La gaine italienne

La gaine italienne intègre un bâton ou demi-bâton que plusieurs doigts font tourner contre la paume de la main. Issue du théâtre des burattini (marionnettes en bois), elle est conçue « pour que les bras se trouvent de part et d’autre du panneau de tissu rectangulaire de devant, nettement plus petit que celui de derrière, peut-on lire sur le Portail des Arts de la Marionnette.

La gaine espagnole catalane

marionnette à gaine espagnoleS’agissant des marionnettes à gaine espagnole catalane, ce sont l’index, le majeur et l’annulaire réunis qui mettent en mouvement la tête, avec l’appui d’un bloc de bois qui marque les épaules. Le pouce et l’auriculaire se chargent quant à eux des bras. Ces deux doigts étant les plus courts de la main, ils sont insérés dans des tubes pour rallonger les bras de la poupée. L’inconvénient, c’est que cela ne permet pas une bonne préhension.

À noter que la fiche Wikipédia actuelle des marionnettes à gaine se distingue des sites de référence sur le sujet. Elle ne fait pas état d’une gaine catalane. En revanche, elle mentionne l’existence d’une gaine basque. Dans cette version, c’est le doigt central de la main, le majeur, qui contrôle la tête de la marionnette. L’index et le pouce sont réunis pour donner vie à l’un des bras, l’annuaire et l’auriculaire figurant le second bras.

La gaine russe

La gaine russe est petite et entièrement souple. Elle prend la forme d’une étoile à trois pointes. Le marionnettiste positionne son index dans la pointe supérieure tandis que le pouce et le majeur occupent chacun une des branches inférieures. C’est tout du moins ce que nous apprend Marcel Temporal. À noter cependant que le placement des doigts ne semble pas faire l’objet d’un consensus. D’après Wikipédia, l’index et le majeur groupés manipulent la tête de la figurine alors que le pouce gère un doigt et l’annuaire et l’auriculaire animent l’autre. L’Encyclopédie Mondiale des Arts de la Marionnette indique comme Marcel Temporal que l’index s’engage seul au niveau de la pointe du cône, mais précise que le majeur reste replié. « À ce cône principal deux cônes horizontaux sont cousus pour former les bras, animés par le pouce et l’auriculaire, et donnent à la fois les épaules de la marionnette et ses avant-bras munis de mains. Le majeur et l’annulaire sont repliés sur la paume. », selon la définition du marionnettiste Marcel Violette.

Complètement dissociée de la gaine, la tête de la poupée se place sur l’index au moment du jeu !

marionnette à gaine russemarionnette russe Dada Petrouscka

La gaine allemande

La gaine allemande est proche de la version russe mais se fixe à l’extérieur du cou. Elle est par ailleurs ouverte à chaque extrémité. Cela permet aux marionnettistes de glisser ses doigts dans la tête du personnage et d’atteindre aussi les mains en tissu de la marionnette.

D’après Marcel Violette, « Une manipulation différente consiste à remplacer l’index par une courte baguette fichée dans la tête. Elle repose dans la paume de la main tandis que l’index, le majeur et l’annulaire peuvent ainsi faire pivoter la tête ce qui donne davantage de vie à la marionnette. »

marionnette à gaine allemandemarionnette allemande Kasperl

La gaine anglaise

La gaine anglaise se gante comme la gaine allemande, c’est-à-dire avec uniquement trois doigts. Sa forme est moins élaborée que celle des gaines italiennes et lyonnaises, comme en témoigne le patron ci-dessous.

marionnette à gaine anglaisemarionnette anglaise Punch


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